De toutes les nuits, celle de Noël est la plus magique pour un enfant. Sauf que pour la petite Marie il n’y eut jamais de vrai nuit de Noël. Il n’y eut jamais non plus de sapin aux boules multicolores dans la maison familiale.
Sa maman de remplacement prétendait qu’elle ne voulait pas de sapin de noël dans sa maison ! Alors comme chaque année Marie était allée avec son papa chez le mécanicien du village récupérer quelques ampoules de phares de voitures inutilisables. Ses petites amies connaissant le malheur que vivait Marie privée de sa maman en ces jours de fête de noël avaient collecté pour elle du papier argenté entourant les tablettes de chocolat. Ce papier ferait office de guirlandes. Et son papa était allé dans la forêt scier une jolie branche de sapin. Elle mit tant d’amour pour décorer la branche du sapin que le père Noël serait certainement ému en voyant sa belle décoration. Il devait bien se rappeler qu’elle attendait le retour de sa maman depuis déjà très longtemps et que peut être cette nuit il la lui ramènerait. Le père Noël a de la mémoire puisqu’il se rappelle de tout ce que lui commande dans leurs lettres les enfants. Marie en était sûre, cette année il allait exaucer son vœu.
Dans son imaginaire de petite fille son modeste décor la faisait rêver. Elle voulait tant que le père noël comble son attente en lui ramenant sa maman qu’elle en oubliait presque que dans sa lettre elle lui avait aussi demandé qu’il lui apporte une poupée mais pas n’importe laquelle… uniquement celle qu’elle avait vue dans la vitrine du marchand de jouet de la ville.
La nuit n’allait plus tarder à s’installer en cette veille de Noël alors pendant que sa maman de remplacement s’activait au fourneau à préparer un dîner sans surprise, Marie semblait à mille lieux de ce qui se déroulait autour d’elle.
Elle se tenait sagement assise sur un petit banc de bois près de la cheminée. Ses deux petites mains serrées l’une contre l’autre elle attendait silencieuse et discrète que vienne le moment de se mettre à table quand soudain elle vit par la fenêtre virevolter dans le ciel des millions de flocons de neige.Le vent continuait de souffler.
-Que cela est beau…la neige, des flocons ! Il y en a beaucoup il y en a plein le ciel ! Venez voir ! C’est la nuit de noël, la neige tombe et le père Noël va descendre dans la cheminée, il va m’apporter un cadeau peut être qu’il déposera ma poupée ? Papa, il faudra laisser un verre de lait chaud et quelques gâteaux au père noël avant que nous n’allions dormir. Il fait si froid au dehors le père Noël doit être gelé !
Son papa lui caressadoucement la joue.
-Bien sûr Marie nous allons lui préparer cela dès que tu auras mangé ta soupe. Allez viens vite te mettre a table.
Marie n’avait pas encore réussi à avaler une seule cuillérée de potage tant elle était ecxistée à la vue des gros flocons qui ne cessaient de tomber sur le sol gelé. Un épais manteau blanc recouvrait maintenant les branches des arbres qui ployaient sous le poids de la neige. Elle s’étonna auprès de son papa qu’il fasse encore presque jour au dehors. Il lui expliqua que c’était parce qu’il neigeait beaucoup et qu’au dehors tout était blanc ce qui donnait de la clarté dans la cour. La petite fille n’avait jamais rien vu de pareil, elle se réjouissait de ce spectacle féérique qui se déroulait sous ses yeux.
-Marie, dit sa maman d’un ton sévère mange donc ta soupe. Tu n’as pas été assez sage et le père Noël tu n’as pas besoin de l’attendre il ne t’apportera rien. Les jouets que distribue le père Noël sont pour les enfants sages. Il est donc inutile de mettre tes sabots devant la cheminée, le père Noël ne s’arrêtera pas cette nuit chez nous. Marie essaya de se justifier :
-J’ai été très sage ce n’est pas juste.
Déçue par les paroles que venait de lui dire sa maman elle ne put s’empêcher de lui faire une grimace et lui demanda pourquoi elle était si méchante. Marie eut beau protester, se défendre en affirmant qu’elle était une enfant sage, il ne lui servait à rien d’essayer de convaincre sa maman qui avait décidé d’aller raconter des mensonges au père Noël. Pour sûr elle le ferait.
Marie quitta la table sans avoir fini son repas et comme à son habitude lorsqu’elle était contrariée, elle parti en larmes s’assoir sur le petit banc de bois près de la cheminée. Elle était encore très jeune mais elle avait très bien compris qu’elle n’aurait pas la jolie poupée tant admirée à la devanture du marchand de jouets. C’était justement cette poupée qu’elle avait commandé dans sa lettre adressée au père Noël. Ce soir Marie n’a plus l’espoir de voir son rêve se réaliser. Les larmes ruissellent sur ses joues. Elle se demande pour quelles raisons sa maman de remplacement était si méchante avec elle ? Pourquoi fallait-il donc qu’à chaque noël elle gâche sa joie de petite fille ?
Le lendemain matin dès son réveil, Marie se dirigea vers la cheminée le cœur gonflé d’espoir. Elle espérait que malgré les dires de sa maman que le père noël n’allait pas l’écouter.
Hélas, ses petits sabots étaient désespérément vides. La pauvre enfant pensa alors que le père Noël avait choisit d’écouter sa méchante maman en la privant de la jolie poupée. Elle se mit à sangloter trouvant cette situation très injuste. Elle, elle savait qu’elle était une petite fille sage. Elle se souvint qu’on lui avait dit que sa vraie maman l’avait abandonnée. Et qu’il était certain qu’elle ne reviendrait jamais la rechercher. Elle n’avait pas très bien compris ce que cela voulait dire à l’époque. Elle été encore trop petite. Elle avait grandit sans trop se poser de questions sur l’absence de sa vraie maman. Puis, après quelques années, Marie commença à se demander pourquoi sa maman ne revenait pas la chercher. Elle savait du fond de son cœur qu’elle avait quelque part une vraie maman quelle irait retrouver quand elle serait plus grande.
Alors en ce jour de noël, c’est avec son petit cœur meurtri qu’elle adressa à sa vraie maman une prière. Elle lui demanda d’aller dire au père Noël la vérité qu’elle, Marie, était une enfant très sage. Peut être que le père Noël pourrait croire sa vraie maman ça ne peut pas mentir une vraie maman!…
Une fois sa décision prise, Marie se dirigea dans sa chambre et se coucha. Des bruits de fond lui parvinrent de la cuisine et la tint éveillée encore quelques minutes. Elle joignit ses deux petites mains et pria avec beaucoup de ferveur pour qu’enfin sa vraie maman vienne la retrouver très vite et apporte avec elle la jolie poupée tant convoitée. Roberte Colonel
Les contes de Noël font partie de notre patrimoine culturel. De génération en génération, petits et grands ont plongé avec délice dans ces récits merveilleux qui ont connu leur âge d’or au XIXe siècle.
Le conte est né en Orient, 3000 ans avant Jésus-Christ. Il a été colporté par les voyageurs, les marins et les marchands. Le conte portait déjà en lui une symbolique forte malgré son côté « populaire ».
Puis il s’est emparé de la célébration de Noël. Au Moyen-âge, les troubadours racontaient l’Histoire Sainte, en ajoutant quelques variantes ici et là. Ce n’est finalement qu’à partir du XVIIIe siècle que ces récits oraux, que l’on se transmettait de génération en génération, ont été mis par écrit. Le conte est devenu un véritable genre littéraire.