Le roman, c’est la clef des chambres interdites de notre maison… 

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Le roman, c’est la clef des chambres interdites de notre maison. (Louis Aragon)

Le roman que vous lirez peut être car je ne l’ai pas encore écrit sera un roman bleu.

J’ai besoin de bleu en ce moment…

Il commencera ainsi…

Il est des jours divins d’une rencontre qu’elle n’attendait pas.

La mer irisée de bleu sous le soleil de l’été était si jolie.

Elle marchait seule sur la plage quand sans raison elle c’est soudain retournée, elle vit cet homme marcher a quelques pas, surprise elle ne c’était pas aperçue de sa présence si près d’elle. Ils ont continués leur marche sans échanger un mot. Ils étaient si proche et à la fois si éloignés. Surtout ne pas le regarder se dit elle, ne pas briser le silence. Un tumulte de force cinq dans son cœur l’obligea à s’arrêter pour reprendre son souffle. Il s’inquiéta…

– Etes-vous souffrante madame ?

Non, simplement essoufflée.

Il lui adressa un léger sourire, s’éloigna sans se retourner.

à peine avaient ils échanger ces quelques mots, que son regard ne la quitta plus.

Était-elle réellement essoufflée où bien troublée ? Elle qui espérait un peu de bonheur n’avait pas vue venir cet homme. Elle ne pouvait se douter de ce qui se tramait déjà dans son destin. Aucun signe précurseur. Et pourtant. Tout était là, dans cette rencontre imprévue. Et de plus, à quelques heures de Noël.

Ne lui dites pas que tout ira mieux demain. Elle ne veut rien entendre. Son mari l’à quittée pour une autre femme. Pour ce justifier il c’était montrer outrancier, et vindicatif.

 « Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre…», a écrit Proust. Et comme tout cela s’applique à celle dont le regard se brouille alors qu’elle avait tout fait pour éviter que ça lui arrive à nouveau, autant ce bonheur qui l’a fait vibrer des mois durant que cette douleur qui lui étreint maintenant le cœur. Avec un peu de chance, ses larmes effaceront l’encre et sa mémoire oubliera les traces de son divorce.

Elle se dit en regardant briller le décor du dehors, que c’est la nuit la plus longue de l’année dans l’hémisphère nord. Est-ce cette idée qui l’empêche de dormir ? Cette simple idée qu’elle qui aime la nuit, en sera un peu plus privée à mesure que les jours la mèneront au solstice d’été ? Ou est-ce ce manuscrit abandonné puis retrouvé il y a quelques heures et qu’elle ne pourra plus quitter tant qu’elle n’en aura pas écrit la dernière page ? La nuit est toujours douce à celles qui s’adonnent à l’écriture. Et si c’était juste pour cette douceur, cette paix, qu’elle se laisse emporter par les mots en cette longue nuit d’avant Noël ? Il y a quelque chose de paisible qui se dégage d’elle. Comme si elle était dans un univers à elle, où on ne peut l’atteindre ni la toucher autrement que par les mots.

Bien vite, le soleil qui se lève lui rappelle la vie à vivre hors de ses écrits. Quelque part, là, sur cette plage il y avait eut des yeux qui avaient brillés comme ils peuvent briller quand on se comprend sans rien se dire.

Le bonheur, c’est sûrement de trouver chez soi ce qu’on a envie de voir et d’entendre ce dit elle. Sans imaginer qu’un jour il reviendrait. Elle profite du moment, elle se laisse toucher, imprégner par les vagues qui la propulse dans un univers qui lui est inconnu. Et le bonheur est là … de cet homme allait naître un désir si fort qu’il l’emporterait là où elle ne pensait plus aller. Elle en était sûre.  ( Roberte Colonel 21/12/2019)

Un jour nouveau…

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Un jour nouveau

Passé,

Il faut en finir, rien ne sert de me voiler la face…

Je vais fuir le miroir du passé qui me brûle et m’étouffe.

Tout ce que chaque jour j’ai écris

Les fresques de mes emportements

Tu les as enregistrées à l’ancre sympathique.

Passé… c’était hier.

Je pensais pouvoir encore rouvrir le livre

Ou j’ai transcrits de mes jours dépassés.

Je vais men éloigner. J’arrête de me trahir.

Pourquoi ai-je tant fait de rêves qui se sont envolés ?

Mon assiduité a volé vers d’autres mots,

Passé,  dorénavant j’écrirais à l’envie ma poésie

Sûr une ardoise magique.

Roberte Colonel 22/10/2019

 

Nuit d’octobre…

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L’espoir – du moins, l’espoir de ne pas perdre espoir – est le seul sentiment qui doit tous nous animer jusqu’à la fin. (Thomas H. Cook)   (Peinture Kote-Joseph)

Nuit d’octobre, le jour s’apprête à faire son entrée. Elle à ouvert un livre. Mais ne lit pas. Les mots dansent et virevoltent. Trop en tête. Elle se lèvera au cœur de la nuit. Parce qu’épuisé dans son lit de tourner d’un côté puis de l’autre. Parce que fatigué de ruminer toujours les mêmes questions. Parce que les blessures, les déceptions, les doutes, tous ces empêche-bonheur la tienne éveillée. Peut-être ouvrira-t-elle un magazine ou un journal pour chasser de son esprit toutes ces idées. Sitôt que la réalité prend le pas sur l’imaginaire, la saveur des traces laissées entre en jeu.

Il n’y a plus de futur aux verbes. Il y a d’abord le présent.

Et puis après, le passé. Parce que de l’inconnu, on est passé au connu.

Et puis oui, existe encore le futur. Pas tout à fait le même. Mais un autre. Un futur lié à une nouvelle réalité qui n’est plus du ressort du rêve. Un futur basé sur l’espoir de revivre le maintenant connu. L’espoir – du moins, l’espoir de ne pas perdre espoir.

Roberte Colonel.19/2019

 

 

 

 

 

Cet homme fou plein de candeur…

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Tu le vois, cet homme fou plein de candeur. Il te fait rire avec ses pommettes maquillées, sa peau toute blanche comme du lait. Il a les lèvres vermillon et de sa bouche sortent des mots vibrants de gaieté.

Il chante des contes de fée qui t’emmènent aux quatre coins du monde, empruntant des sentiers où il fait si bon vivre qu’on en oublie les malheurs qui le jalonnent. Il court le long des forêts où les elfes s’agenouillent sur les boutons de fleur.

Tu cours à ses côtés en criant de joie, sentant la pression d’un vent frais sur ton visage et voyant le sien se déformer si joliment. Quand son maquillage part, tu ris aux éclats, à ne plus pouvoir t’arrêter.

Tu te régales de ces instants à l’écouter, parce qu’il t’inspire une paix au parfum de tendresse. Il sort de ses pores une bonne odeur de positif et tu adores la renifler profondément. C’est dans ces moments-là que tu respires le mieux, que tu es au plus près de ton essence, de qui tu es.

Il a les cils sertis de noir et des fausses larmes lui coulent sur les joues. Il fait des moues étranges pour déclencher tes sourires et il y parvient à merveille. Tu t’assoies et tu le vois se démener jusqu’à t’illuminer. C’est tellement attendrissant !

Puis, un jour, alors que tu ne t’y attends pas puis qu’on ne s’y attend jamais, tu sais qu’il  ta quitté. Tu es triste et de vraies larmes inondent ton visage. Là, tu comprends que le fard qui le recouvrait était un masque  de clown. Tu regrettes de ne pas avoir su voir à travers et tu sais qu’éternellement, même quand tes yeux seront secs, que tu regretteras de ne pas avoir su voir au travers de sa face cachée qu’il t’avait aimée Roberte Colonel

Ce sont les mots…

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Ce sont les mots

Grisants les philosophes ou les poètes, ils puisent des instincts endormis. Ils sont la base d’une forteresse où l’homme a plongé son mépris. Qu’ils soient paresseux ou violents, ils recommencent et se terminent, humectant d’une rosée fine, le grand parleur ou l’ahuri Ils se promènent dans les injures, les regrets et le pardon.

Ils font la paire, et puis la manche, ils s’assemblent et s’éloignent entre eux. Ils se figurent des styles tournoyant entre leurs courbes et leurs lignes, ils s’emmêlent à volonté. Ils s’exhibent entre point et virgule, à l’image de loups affamés. Brouillant les pistes, ils se ravissent de compassion. A l’inverse, ils sont capables d’une insultante velléité.

Ce sont les mots, ces tristes sires, ces monarques changeant…

Ils nous transpercent, ils nous transcendent. Ils nous glissent des douceurs. A l’oreille, on les fredonne, en mâchouillant une réflexion.

Parfois, il en suffit d’un seul pour déformer nos intentions.

A force de les fuir, ils nous tombent dessus, à l’affût de la foudre, raisonnant comme sur les murs d’une cathédrale. Ils sont l’avant, ils sont l’après.

Ils viennent troubler les amants.

Et du péché le plus infime, ils bâtissent un noyau d’odieux, où ni les sages, ni les victimes, ne calment leur désaveux, et s’accouplent jusqu’à renaître au plus profond de leurs adieux.   Roberte Colonel ( le 8/10/2019)

« Quel plaisir a redécouvrir un de mes textes parus depuis des années …

Rien ne change mon plaisir d’écrire est toujours présent même si je suis empêchée de le faire aussi souvent que je le voudrais. »

Un seul but à atteindre … rouvrir la porte fermée.

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La vie que nous vivons n’est pas déterminée par la chance

C’est dans les choix que nous faisons en chemin,

Que les portes que nous ouvrons et ceux

Que nous choisissons de laisser fermés par choix.

Un jour, matrice de rancœur,

Quand le souffle à tout ravagé,

Engloutissant les rires, les mots,

Enterrant les souvenirs

Quand l’avenir meurt,

Il faut se reconstruire,

Réécrire la vie,

Recréer un nid.

Après bien des détours,

En voyant l’amour ressurgir

Au-delà du temps, au fil des jours

Jouir de ses moments

Où la vie à un nouveau sens.

Laissons place à des instants d’amour

Reprenons le chemin  avec…

Le seul but à atteindre

Rouvrir la porte fermée.

Roberte Colonel (1/10/2019)

(Cette poésie me fut inspirée par l’image de Welcom Home)

 

 

 

 

 

À la Une

L’obstination est le chemin de la réussite…

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L’obstination est le chemin de la réussite. (Charlie Chaplin)

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Marie, n’était pas malheureuse. Loin de là.
Il y avait des livres, du café, des amis. Des fleurs sur Son chemin. Des nuages aux formes étranges qui lui faisaient inventer des personnages. Des souvenirs. Des moments indélébiles. Cette fois où, ce jour quand de petites traces qui font sourire. Un dessin accroché au mur. Des roses qui ont séché. Tous ces petits détails qui lui faisaient dire que non, elle n’était pas malheureuse. Suffisamment de détails heureux et épars pour le lui confirmer. Quelques photos, quelques mots au fond de son tiroir. Quelques cadeaux lui rappelant son passage.

Et tous ces livres à lire comme autant de moments de bonheur à venir.

Non, elle n’était pas malheureuse. Il a suffi d’une minute, peut-être même de quelques secondes. Difficile de dire en combien de temps le changement s’est opéré. Mais plus rien n’a été pareil. Les souvenirs étaient encore plus beaux. Les objets encore plus colorés. Le ciel plus vaste. Les livres plus invitants.

En regardant dans le miroir de souvenirs elle ne pouvait plus dire qu’elle n’était pas malheureuse. Tout avait changé. Elle était heureuse.

Plongée dans son livre, elle tourne lentement les pages, elle prend le temps de s’imprégner de chaque ligne. Elle est entrée dans l’histoire. On peut même supposer – et pourquoi pas – que le livre parle d’un rendez-vous à venir ou qui a eu lieu, elle s’identifie à l’héroïne, comme tout lecteur, comme toute lectrice aime le faire à l’occasion. Le temps et les mots coulent sur elle. Et peut-être y croit-elle vraiment, à l’heure où elle tient le livre ouvert sur ces genoux. Un rendez-vous dont elle ne voudrait rien attendre, mais qu’elle espère, et rien d’autre, n’être que bonheur. Parce que ça ne peut être le hasard, tout ça. Rien n’arrive jamais par hasard. C’est du moins ce qu’elle se dit en parcourant avide les pages du livre sous ses yeux curieux qui la transportent loin. Bien plus loin que son regard peut la porter dans sa rêverie. Elle est déjà à la page où leurs yeux se caressent tendrement…

Marie à cette osmose de romantisme entre le soleil qui se chauffe à ses rayons et l’aide a trouvé du réconfort dans les moments les plus difficiles de sa vie. Pourtant, elle devrait savoir avec le temps qu’elle devrait être moins naïve. Mais elle n’y arrive pas. Il y a toujours en elle cette envie de croire que les autres lui ressemblent. Elle imagine. Elle dessine des vies aux regards qu’elle croise. Elle invente des princes charmants, des demoiselles esseulées, une amoureuse du bout du monde guindée qui fait des manières. La vie est là dans toutes ces histoires qu’elle n’écrira peut-être jamais. Mais qui resteront peut-être plus vives dans sa mémoire que celles qu’on lui raconte et qui manquent si souvent de poésie. (Roberte Colonel)     Page 3

L’écrivaine aime l’improbabilité de certaines rencontres…

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Ce n’est pas ce qu’on fait sortir de soi dans la poésie des autres qui est important, mais le fait d’avoir enfin une oreille pour l’entendre. (Victor-Lévy Beaulieu)

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Marie aime l’improbabilité de certaines rencontres que son imagination provoque sur son blog. Elle aime ces rencontres qu’on croit impossibles et qui pourtant, surviennent. Celle qu’elle vie ici et dans la vraie vie. C’est d’ailleurs là qu’elle s’est fait un nouvel ami.

Des nuages ce jour là devinrent pour elle du bleu sur sa page. Un regard sur celui qui allait l’emmener dans son univers poétique. Et la blogosphère à partir de ce moment ne fut plus la même. Leurs mots se joignirent et s’il n’avait pas croisé sa vie sous les traits d’un poète peut-être qu’elle n’aurait pas adhérer à leur rencontre. Et parfois, il y a ces surprises qui nous attendent dont on ignore tout qui nous éblouissent. Et dans un deuxième temps, le bonheur d’avoir su retenir la magie de l’instant.

Elle sait seulement qu’il est pour beaucoup dans sa passion d’écrivaine et qu’à l’heure où elle écrit ses mots, c’est cette image de lui qui lui vient en tête alors qu’elle mets le final dans un de ses nouveaux livres à paraitre prochainement et qu’elle à envie de lui dire merci.

Car c’est lui qui lui a inculqué tous les rudiments d’une bonne et belle écriture.

 Au début il ne voulait pas contredire sa façon d’écrire et elle se plaisait à lui dire :

-j’aime bien ce que j’écris ! Dans ces instants de solitude elle donnait libre cours à sa passion qui apparaissait dans ses poésies, dans ses romans où des aventures vraies, ou romanesques.

Elle aime cette image de lui quand il lui dit qu’il a une telle envie d’écrire qu’il ne pense qu’à ça, à tous ces sujets qui le tenaillent, à ces recherches qu’il veut faire, à toutes ces histoires qu’il veut raconter à sa manière.

Elle aime quand il écrit sa poésie, quand il jette sur le papier tous ces mots, à la vitesse du TGV, parce que depuis leur rencontre il traîne en lui et s’ordonnent. Elle aime le privilège qui lui donne du premier jet, des phrases encore tout juste posées. 

« La pluie et le temps gris de cette monotone journée de septembre la ramène au souvenir de ce jour qui colora sa vie aux couleurs de l’arc-en-ciel. »   (Roberte Colonel) (Page 1)

Une halte …un répit

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 » Une Halte… un répit

Loin du tumulte de la vie…

Un temps pour s’arrêter,

Poser enfin ses bagages,

Un temps de Liberté

Sans aucun nuage.

Un instant de silence 

Profond et intense,

Un instant d’éternité sans nullepensée.

Un moment suspendu

Fragile et précieux

Un moment si ténu

Qu’il semble mystérieux…

Un retour intérieur…

Pour retrouver ses valeurs,

Et rencontrer sans peur

La demeure de son cœurs. »

(L’éveil de l’être affranchi)

 

Les poètes sont ils plus sensibles ?

 

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Le poète  est il plus sensible qui sait interpréter en vers nos peines, nos joies, notre humeur ?

Il raconte en quelques rimes qui s’envolent et viennent se poser au cœur de ceux qui

Savent écouter si l’âme, souvent enferme ses émotions.

Le Poète prends sa source au plus profond de nous à ceux que la vie à meurtris,

A toutes ces choses inscrites, quelques mots aux larme de la vie pour le dire.

Notre âme qui sait tout, peine à rendre des comptes, mais lorsqu’elle consent à livrer

ses secrets, c’est souvent au poète qu’elle raconte le vrai.

L’aptitude du poète à éprouver l’émotion poétique qui émeut par la beauté le

Charme poétique de sa création littéraire.

Par l’harmonie et l’image qu’il donne à la rime rend plus forte l’émotion.

Ils ont clamés leurs rimes au long des décennies.

Tous non pas connus la gloire, et pourtant, tous nous laissent de si beaux écrits.

Quelques grands poètes ont laissé leurs traités de poésie dans les écoles et les lycées

Ce qui permet encore que l’on parle d’eux en des termes apologiques.

Si l’âme, souvent enferme ses émotions

La poésie sait ouvrir leurs prisons aux paroles inédites 

Texte écrit le 17/02/2015  modifié: 17/02/2019 Roberte Colonel
                 

 

Sophie la Clé du Bonheur…

Ed2A Couverture Sophie la cle du bonheur de Roberte Colonel et de Charef Berkani -1--001 (1)

Il n’y a de moments plus exaltants que le lancement du dernier né de notre ouvrage chaque fois c’est la même exaltation, un bonheur à nul autre que nous partageons avec le lecteur.

Résumé Sophie

L’amour

Sophie marche du haut de ses talons, l’élançant jusqu’à la lune. En un pas, elle dépose autour d’elle une odeur de lilas qui la rend unique. Elle brille, naturelle, sans autres atours que les siens. Elle est intuitive, habile et s’illustre par un caractère aux pointes d’hystérie. Elle en est sublimée comme un éclat de mystère parsemé par le vent. Ses lèvres rouges s’étendent en un large sourire exotique, s’imprimant dans le présent. Il transpire de sa voix des notes suaves, l’appel d’une sauvagerie délicate qui n’avait de place qu’entre ses bras. Dans ses silences, ils règnent les refrains d’un passé qui n’appartient qu’à eux.

En se promenant dans les allées du parc, il lui est impossible d’oublier ces heures féeriques qu’elle a passées en compagnie de son mari. Deux amoureux, épris de nature et fiers devant la réussite de leurs plantations. Ils se sont réjouis ensemble de voir la végétation florissante agrémenter les pourtours des allées bordant le bois.

Elle se souvient combien Thibault et elle ont été proches. À cette pensée, elle se baisse et cueille une fleur de marguerite. La graine a sûrement atterri à cet endroit, poussée par le vent du Sud. C’est la toute première belle matinée de printemps qu’elle voit depuis si longtemps

Il admirait ses seins, la courbe de ses hanches, la tendre rondeur de son ventre, sa bouche saine. Et il s’était imaginé le plaisir qu’il aurait à transformer ce regard, à enfiévrer ce corps, à bouleverser l’expression tendue de ce visage dans la folie de leurs jeux amoureux. Elle s’était alors penchée sur lui et l’avait regardé dans les yeux, d’un air de défi amusé Puis sa pudeur, du moins ce qui lui en restait, lui avait fait détourner la tête.

Lorsqu’ensemble ils s’étaient retrouvés sous la douche, son corps harmonieux l’avait surpris un instant dans sa nudité, l’avait violemment ému. Elle lisait dans son regard ce désir, cette émotion, cette faim brutale. Là, sans dire un mot, il l’avait prise, l’avait embrassée sur la bouche, sur les épaules, sur ses cheveux encore mouillés. Elle s’était laissée faire en lui rendant ses baisers.

Telles ont été les quelques années de bonheur passées à côté de Thibaut qu’elle a tant aimé ! Vivre près de cet homme calme et pondéré qui aimait la combler de bonheur. Il avait ce regard fragile entre deux mains innocentes. Plein de rage mais aussi de douceur, il a surfé, dit-elle, sur son esprit vagabond. Il a respiré sa candeur en suivant dans ses joutes les courbes de ses reins. Il a été un mirage, un rêve, un autre monde. Elle est un passage, un tableau impressionniste, le fond d’un paysage qui inspire à la mort.

– Je suis frappé par les histoires que tu as écrites et qui m’ont fasciné, lui répétait-il. Tu as été un messager de l’inconnu.

 

Il y avait dans leurs échanges un fleuve de béatitude inconnue et des remous imprécis dans lesquels ils se dessinaient, à l’encre et au fusain.

Il lui disait encore :

– Enfoncés dans le papier, étalé entre les lignes, nous sommes devenus indélébiles et nous avons rêvé ce moment. Tu as été cette poussière rebelle qui brille au fond des flaques, ce grain de sable échappé d’un désert lointain. J’ai parcouru les étoiles et tu as été un mirage au fond d’un instant. Oasis inopinée, tu as rempli ma jarre d’eau alors qu’entre tes écrits se dresse un mur impossible à conquérir. Tu as été mon sortilège, ma drogue au quotidien.

 

Que de jolis mots sont sortis de la bouche de Thibaut. Il savait exprimer ce qui le troublait aussi profondément.

– Tu as été le goût de l’improbable et d’un vent dément qui a levé tes cheveux. Tu as eu des étincelles bien cachées que j’ai perçues dans tes chuchotements. Les années ont défilé, se sont égrenées autour d’un chapelet de minutes qui ont paru des éternités. Il a été si bon ce trouble de la folie pure et secrète dont nous n’avons pas eu idée. Cette énergie, cette force qui nous a construit et qu’un jour nous perdrons. Mais sans savoir pourquoi, toujours nous avons été sur le même chemin…

– Tu as été le goût de l’improbable et d’un vent dément qui a levé tes cheveux. Tu as eu des étincelles bien cachées que j’ai perçues dans tes chuchotements. Les années ont défilé, se sont égrenées autour d’un chapelet de minutes qui ont paru des éternités. Il a été si bon ce trouble de la folie pure et secrète dont nous n’avons pas eu idée. Cette énergie, cette force qui nous a construit et qu’un jour nous perdrons. Mais sans savoir pourquoi, toujours nous avons été sur le même chemin…

Cinq ans de solitude, elle désire maintenant renouer avec sa vie d’avant Thibaut. Cette vie d’écrivaine qu’elle aime tant. Elle sait qu’il lui faut maintenant être dans une vie qui lui appartient. Une vie où elle peut lire et écrire où elle veut et quand elle veut. Sa vie à elle qui ne dérange personne et où personne ne la dérange. Elle prend un moment pour regarder ses manuscrits étalés sur son bureau. Ses projets inachevés se mêlent à ceux édités qui ont contribué à son bonheur.

 

 

Sombre et sans passion…

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Mes jours se traînaient taciturne

Sombre et sans passion,

Sans génie, sans inspiration,

Sans vie, sans amour et sans larmes.

Quand devant moi tu apparus,

vision à peine ébauchée

Je ne voyais des traits de ton visage

Que l’image d’un homme triste.

Le vent de février soufflait en rafale

et mon coeur s’est remis a battre.

Grisé de voir réssusciter mes écrits et l’inspiration,

j’en oubliais mon existence maussade

Pour celle d’un bonheur recouvré.

Roberte Colonel