
Laurie avait pris l’habitude chaque semaine de se rendre dans le super marché près de chez elle. En cette fin d’après midi le ciel était doux et la route dégagée. Elle regarda sa montre. « Cinq heures déjà se dit-elle ! » Pressée, elle se dirigea vers le rayon légumes lorsqu’elle s’aperçut qu’un homme l’ observait et cherchait à attirer son attention. Ce fut à ce moment que leurs regards se croisèrent. Elle remarqua que ce monsieur avait déjà ses courses dans le fond de son caddy. Cependant qu’elle n’avait pas encore commencé ses achats…
Pourtant par une étrange coïncidence ils franchirent en même temps la porte de sortie du magasin et se dirigèrent vers le même endroit où leurs voitures se trouvaient être garée. … Un signe inattendu du destin, leur deux voitures se trouvaient être l’une près de l’autre ! Accomplissant les mêmes gestes pour mettre leurs courses dans le coffre , tous deux ne cessaient de s’observer à la dérobée.
– hier encore je détestais faire les courses dit-il.
– Ne vous justifiez pas, il en était de même pour moi dit Laurie.
Elle s’entendit dire ces mots n’en revenait pas d’ avoir osé les prononcer. Elle se sentit rougir, les battements de son cœur s’accélérèrent. Elle sût en cet instant, qu’il se passait quelque chose entre eux, une sorte d’attirance réciproque.
– Si vous avez le temps peut être que nous pourrions prendre un verre ensemble c’est moi qui régale.
Elle se mit à sourire et fini par accepter. Bien sûr qu’elle avait du temps devant elle. Il l’invita à s’asseoir dans sa voiture et ils roulèrent tranquillement vers le centre de la ville. Il effleura plusieurs fois sa main pendant le parcours, puis se gara à quelques mètres du bar de façon à voir sa voiture.Dans le bar ils s’assirent l’un en face de l’autre. Une joie extraordinaire, avait envahi Laurie. Elle pensait qu’une belle histoire était en train de naître entre eux deux.
– Je suis très heureux que vous soyez ici avec moi dit il.
– Je ne comprends pas, que vous voulez dire ?
– Et bien que lorsque que je vous ai vue au super marché, je vous ai observée. Je ne pouvais cesser de me dire :
– Mon Dieu faite qu’elle lève les yeux sur moi ! Je ne savais comment, ni ce que je devais faire, pour attirer votre attention. J’ai fait n’importe quoi pour me faire remarquer de vous. Je me suis attardé volontairement devant quelques légumes dont je n’avais nullement besoin. Je ne faisais que passer devant vous sans trop savoir quoi acheter. Pour que mon comportement ne me trahisse pas j’ai choisi d’acheter en plus de ce que j’avais réellement besoin, une salade et des pommes. Je ne pensais pas à mes achats trop préoccuper que j’étais à chercher votre regard.
Jo est tellement séduisant pensa t-elle comment n’aurais je pas pu le remarquer.
– Je vous ai bien vu tourner autour de l’étal de légumes. Cela semblait être une approche pour engager une conversation avec moi n’est-ce pas ?
-Oui c’était cela répondit il avec le sourire. Au moment où je commençais à désespérer vous avez enfin fini par me remarquer.
Laurie baissa la tête et se plongea dans la contemplation des deux verres placés sur la table devant eux. Elle répondit d’une voie à peine audible :
-Oui, moi même ai souhaité que vous,vous intéressez à moi.
Elle s’arrêta comme si elle en avait trop dit. Mais devant l’expression de Jo elle ajouta :
– Ne faites donc pas cette tête là et profitons de ce moment. Jo comprit qu’il venait de marquer un point important. Sans rien connaître de cette jeune femme il s’était senti attiré par elle.
Laurie était envoûtée par ses deux grands yeux bleus qui la dévisageait.
– Et maintenant dit elle si vous me disiez si vous avez l’habitude d’inviter des jeunes femmes à prendre un café ? Il la regarda tendrement et n’eut pour toute réponse que de lui sourire. Elle lu dans ses yeux la même attente, le même désir, et la même certitude de ce qui les attendaient.
– Oh ! Joe, murmura t-elle. Essayez de comprendre ! Notre rencontre été si improbable qu’elle me perturbe et puis nous ne nous connaissons pas. J’ai en tête tant d’événements qui m’emprisonnent et m’empêchent d’être pleinement sereine. J’aimerais tant pouvoir en parler.
– Je vous écoute, dit-il.
– Je suis si bouleversée de me trouver là, à vos côtés, je vous ai suivie sans même vous connaître.
Elle lui raconta quelques événements dramatiques qui lui étaient arrivé et qui avait marqué sa vie. Joe l’écouta patiemment et lorsqu’elle eut terminé il lui dit tranquillement :
– Laurie avant que nous décidions quoi que se soit entre nous, permettez moi de vous poser une seule question.
– Oui, laquelle ?
Laurie devinait la question et une demi-heure auparavant, elle n’aurait pas su quoi lui répondre. Mais à présent à son grand étonnement, elle savait qu’elle n’hésiterait pas. Elle leva bravement la tête et rencontra le regard de Joe.
– Laurie est ce que je vous plais ? Pensez vous que vous pourriez m’aimer ?
-Oui. Sa voie était calme et claire.
Il hocha la tête, comme s’il avait connu d’avance sa réponse et qu’il n’attendait que la confirmation.
-Pas de craintes ?
– Non aucune. Vous paraissez si sûre Laurie.
– Tout à fait sûre, répondit-elle. Je ne l’étais pas quand je vous ai suivie ici, mais sitôt que je me suis assise face à vous, j’ai su que je ne serais plus jamais seule.
Il lui prit les deux mains et les enserra doucement dans les siennes. Elle voulu parler, il l’arrêta pour lui donner un doux baiser sur la joue. Ce fut une caresse paisible, douce et réconfortante, mais on sentait qu’elle recouvrait des feux cachés sur lesquels elle ne pouvait se trompait. Lorsqu’ils reprirent la voiture elle renversa sa tête et s’appuya un instant contre son épaule. Il la regarda si intensément qu’à cet instant un désir puissant se muât en elle. Une lueur rose pâle s’attardait à l’ouest, mais au dessus d’eux, le ciel prenait déjà les teintes saphir de la nuit. Une étoile clignotait à travers les branches des saules, et un mince quartier de lune derrière les grands arbres dessinait comme la lame brillante d’un faucille. Perchée sur la cime d’un grand châtaignier, un merle chantait un chant d’amour et d’extase.
– C’est lui qui a raison dit Joe en levant les yeux. Lorsque l’on est amoureux il faut clamer la nouvelle sur les toits.
Lointain et doux, un étrange bruissement se fit entendre, traversant le ciel d’un vol majestueux, et régulier, Laurie vit trois cygnes blancs. Leur cou tendu dessinait une parfaite ligne droite pointée vers le rougeoiement du soleil couchant, et les battements de leurs ailes étaient lents, puissants, mélodieux.
Elle suivit les cygnes du regard jusqu’à ce qu’ils disparaissent de sa vue.
– Au fur et à mesure que le bruit de leurs ailes s’éloignait dans le vent, elle sentait monter en elle un étrange sentiment.
– Où vont-ils donc demanda t-elle ?
– Ils ne vont nulle part répondit Jo, ils rentrent chez eux. Jo la prit dans ses bras, la serra contre lui et après une courte, une très courte hésitation il l’embrassa avec une infinie douceur.
Texte (Roberte Colonel) Photo internet