Ce sont les mots…

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Ce sont les mots

Grisants les philosophes ou les poètes, ils puisent des instincts endormis. Ils sont la base d’une forteresse où l’homme a plongé son mépris. Qu’ils soient paresseux ou violents, ils recommencent et se terminent, humectant d’une rosée fine, le grand parleur ou l’ahuri Ils se promènent dans les injures, les regrets et le pardon.

Ils font la paire, et puis la manche, ils s’assemblent et s’éloignent entre eux. Ils se figurent des styles tournoyant entre leurs courbes et leurs lignes, ils s’emmêlent à volonté. Ils s’exhibent entre point et virgule, à l’image de loups affamés. Brouillant les pistes, ils se ravissent de compassion. A l’inverse, ils sont capables d’une insultante velléité.

Ce sont les mots, ces tristes sires, ces monarques changeant…

Ils nous transpercent, ils nous transcendent. Ils nous glissent des douceurs. A l’oreille, on les fredonne, en mâchouillant une réflexion.

Parfois, il en suffit d’un seul pour déformer nos intentions.

A force de les fuir, ils nous tombent dessus, à l’affût de la foudre, raisonnant comme sur les murs d’une cathédrale. Ils sont l’avant, ils sont l’après.

Ils viennent troubler les amants.

Et du péché le plus infime, ils bâtissent un noyau d’odieux, où ni les sages, ni les victimes, ne calment leur désaveux, et s’accouplent jusqu’à renaître au plus profond de leurs adieux.   Roberte Colonel ( le 8/10/2019)

« Quel plaisir a redécouvrir un de mes textes parus depuis des années …

Rien ne change mon plaisir d’écrire est toujours présent même si je suis empêchée de le faire aussi souvent que je le voudrais. »

Elle pouvait noircir des pages et des pages sans s’arrêter…

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Elle pouvait noircir des pages et des pages sans s’arrêter. Elle avait tant à dire, tant à raconter qu’elle avait peur que le moindre mot s’envole si elle ne s’en emparait pas immédiatement. Et la plume grattait avec énergie le papier. Elle raturait peu tant tout coulait de source, de façon intarissable.

De temps en temps, quand elle avait mené un paragraphe à terme, elle s’arrêtait quelques secondes, puis elle tournait la tête vers la fenêtre. Juste pour que son regard se perde dans les nuages. Juste pour ce souvenir du premier regard qu’il avait eu la première fois quand elle l’avait regardé avec autant de passion qu’il en mettait dans l’amour.

Puis les mots reprenaient leur course folle. Elle tournerait encore quelquefois la tête. Pour s’assurer qu’elle était là. Qu’elle attendait ses mots qu’il ne manquerait pas de lui écrire

Elle ne veut pas y penser, mais elle ne pense qu’à ça. Une minuscule tache sur le blanc étale de sa vie. Et elle a beau fermer les yeux, elle sait que la tache est là. Toute petite, presque invisible, mais là, présente. Sur le mur noir de la nuit, une étoile s’est accrochée.

Et si la tache sur le blanc était une étoile venue tout exprès lui dire que l’amour ne s’éteint jamais quand il reste un rayon d’espoir ? Roberte Colonel 09/10/2017

Noyer quelques feuilles de papier…

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J’ai parfois en moi cette envie de partir lire devant la mer qui se déchaîne, pour évacuer ce trop plein en moi dans cette eau qui bouillonne, en jetant page après page ce manuscrit écrit et que personne ne lira jamais.

Mais je sais fort bien que noyer quelques feuilles de papier ne taira en rien le tumulte qui s’agite en moi, ne me rendra pas raisonnable, n’effacera rien de mes rêves parfois trop grands ni de mes élans amoureux.

Et si la mer m’appelle, ce n’est peut-être pas pour autre chose que parce qu’il me manque et non pas pour ces quelques feuilles qu’il vaut peut-être mieux déchiqueter ou brûler. Geste que je n’ose pas faire. La mer me donnerait-elle ce courage qui me manque? Roberte Colonel  27/08/ 2O17

Victor Hugo: lettre à Juliette Drouet …

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« J’aime cette lettre qui prolonge le mystère d’une belle nuit d’amour, loin du tumulte, dans le silence. »

C’est pour honorer la nuit qui les rapprocha huit années au paravent que Victor Hugo envoie cette tendre lettre à Juliette Drouet

Nuit du 17 au 18 février 1841

T’en souviens-tu, ma bien-aimée ? Notre première nuit, c’était une nuit de carnaval, la nuit du mardis-gras de 1833. On donnait je ne sais dans quel théâtre je ne sais quel bal où nous devions aller tous les deux, et où nous manquâmes tous les deux. (J’interromps ce que j’écris pour prendre un baiser sur ta belle bouche, et puis je continue.) Rien, — pas même la mort, j’en suis sûr, — n’effacera en moi ce souvenir. Toutes  les heures de cette nuit-là traversent ma pensée en ce moment l’une après l’autre comme des étoiles qui passent devant l’œil de mon âme. Oui, tu devais aller au bal, et tu n’y allas pas, et tu m’attendis, pauvre ange que tu es de beauté et d’amour. Ta petite chambre était pleine d’un adorable silence. Au dehors, nous entendions Paris rire et chanter et les masques passer avec de grands cris. Au milieu de la grande fête générale, nous avions mis à part et caché dans l’ombre notre douce fête à nous.  Paris avait la fausse ivresse, nous avions la vraie.

N’oublie jamais, mon ange, cette heure mystérieuse qui a changé ta vie. Cette nuit du 17 février 1833 a été un symbole et comme une figure de la grande et solennelle chose qui s’accomplissait en toi. Cette nuit-là, tu as laissé au dehors, loin de toi, le tumulte, le bruit, les faux éblouissements, la foule, pour entrer dans le mystère, dans la solitude et dans l’amour. Cette nuit-là, j’ai passé huit heures près de toi. Chacune de ces heures a déjà engendré une année.  Pendant ces huit ans, mon cœur a été plein de toi, et rien ne le changera, vois-tu, quand même chacune de ces années engendrerait un siècle.

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Cas unique dans la littérature Française, Juliette Drouet, la maitresse de Victor Hugo, aura reçu et écrit plus de lettre que l’épouse de l’immense écrivain. Cinquante ans de lettre de passion historique retracent cette grande histoire d’amour, à l’image d’un serment de renouvellement d’une passion qui n’a jamais pu s’officialiser.

Je n’ai que ma plume pour écrire l’indélébile…

« Je n’ai que ma plume pour écrire l’indélébile. Qui ne l’est qu’au moment où je l’écris. L’encre s’efface. Les lettres se perdent ou se déchirent. Puisse le tout rester intact. Indélébile. Jusqu’à ce que ma langue puisse écrire des Je t’aime dans ton dos. Je suis portée comme un rêve dans la nuit. C’est quand il fait nuit que je l’aime. C’est quand tout est calme que je le rêve » Roberte Colonel ( Peinture bannon-Maureen)

Méditation…

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Et si pour quelques heures l’écrivaine délaissait son clavier pour le désir d’un homme ? Et si elle désertait ses pages pour parcourir son corps ? Et si  dans le noir elle s’abandonnait aux lèvres de l’amant ? Elle médite sur l’attitude à prendre, l’écrivaine dans cet instant, alors que la nuit tombe sur la ville et que son corps s’ouvre déjà dans l’attente. Elle est rêveuse, elle se laisse porter par la passion des sens. Il est cet homme avec qui elle échange des mots, les commentes. C’est leur jeu outre les désirs qu’ils ont l’un pour l’autre. Il s’était laissé séduire par ses écrits qu’elle lui envoyait. L’écrivaine se laissait séduire par ses poésies . Elle imaginait qu’il lui écrirait des poèmes. Il imaginait qu’elle lui écrirait leur histoire. Mais leur passion pouvait elle se raconter ? Et qu’aurait elle bien pu raconter ? Que pendant tout ce temps ou il était venu semer le trouble dans sa vie et que ce trouble n’est plus là lui manque, que sa peau lui manque, et qu’elle fera ce qu’elle à toujours fait avant, ce qu’elle à toujours fait, c’est-à-dire écrire. Il n’est pas certain qu’elle y parvienne. Le regard troublant désormais absent a laissé son corps de braise. Il y a des jours où il est temps de vivre ce qu’il y a dans la vraie vie, se dit-elle. (Texte Roberte Colonel)

Lettre à maman : « boite postale dans le ciel et les étoiles »

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Ma douce maman aujourd’hui c’est la fête des mères je n’ai jamais pu te la souhaiter comme le font tous les enfants. Cependant tu fus toujours dans mes pensées.

Maman tu m’as accompagnée tout au long de ma vie mais aujourd’hui  j’ai besoin de prendre mon envol. Tu m’as toujours tenu la main, sans que je te vois. Tu étais présente à chaque étape de ma vie  mais j’ai grandi. Je voudrais vivre ma propre vie. Je voudrais voler tel le papillon, de mes propres ailes et vivre enfin mon bonheur. Mes larmes se sont taries d’avoir trop coulé sur mes joues. Au cours de ces dix dernières années j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir  pour retrouver les traces de notre histoire et  j’ai réussi à remonter le temps jusqu’à la découverte de mon géniteur tout cela grâce à toi et aux petits cailloux blancs semés sur ton chemin.  Notre puzzle familial est achevé.  Aujourd’hui maman  je suis apaisée.  Nous nous retrouverons un jour.  Je sais que tu seras à l’heure au rendez vous pour me mener dans ton royaume de  lumière et de  paix. Ce jour là plus rien ne pourra t’empêcher de me serrer tout contre toi. Ma douce maman je dois lâcher ta main, je dois te laisser en paix dans ton ciel étoilé et conduire ma vie sans ton aide.  Je le sais maman ce n’est pas facile de te quitter mais je le dois. Je penserai toujours à toi je ne t’oublierai jamais.

Il y a quelques mois encore tu m’as envoyé un message.  Tu souhaitais que je trouve le bonheur. Tu voulais que ma vie ait un sens et tu voulais que le soleil soit présent dans mon cœur. Ton appel a été entendu maman.  Sois rassurée mon arc en ciel saura illuminer ma vie.  Tu  as veillé sur moi depuis si longtemps m’envoyant des petits signes que je savais interpréter.  Si je t’ai entendue maman c’est bien que tu voulais que ma vie prenne de jolies couleurs, alors soit rassurée   je suis heureuse.

Ton éternelle petite fille qui n’a cessé de t’aimer.

Le Coquelicot, ou le bleuet un dilemme pour la marguerite !…

Le voyez-vous le coquelicot dans le champ de blé ? Il a revêtu sa parure pourpre, il parade, danse dans la prairie. Il fait le beau et sa corolle très fragile frissonne.Il se plaît à séduire la blanche marguerite qui timidement ondule de la tête lorsque qu’il se penche très près d’elle. Il la frôle,  l’hypnotise en douceur. Leurs âmes s’exaltent dans une danse frivole, jusqu’à l’arrivée du timide  bleuet

Résultat de recherche d'images pour en habit bleu de fête il veut plaire à la jolie marguerite qui ne sait plus où donner de la tête. Dilemme se dit la marguerite  « je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout ».  choisir entre le rouge coquelicot attrayant un brin cajoleur ou le sage bleuet tendre à souhait elle finit par s’incliner et choisit de suivre le craintif bleuet. Texte Roberte Colonel

L’image des coquelicots site petitbonheurdariel.canablog.com

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« Il n’est aucune beauté qui n’ait sa tache noire. Même le coquelicot. Au cœur porte la sienne, que chacun peut voir. » (Proverbes et dictons du Maroc)

L’origine du bleuet comme fleur symbole du Souvenir trouve son origine directement dans la guerre de 1914-1918. Tout comme les coquelicots, les bleuets continuaient à pousser dans la terre ravagée des tranchées de la grande guerre. Pour les poilus, ces fleurs étaient le seul témoignage de la vie qui continuait, au milieu des bombardements et des gaz de combat, et elles étaient aussi la seule note de couleur dans la boue uniforme des tranchées.

Dans le fonds de mon tiroir mémoire de mots secrets …

 

Dans le fonds de mon tiroir mémoire des mots tout gris
parfois courbés, des mots ridés et doux
qui parlent à voix basse du temps qui passe.

Dans mon fond de tiroirs si bien rangés

Il y a ma mémoire  remplie de souvenirs. Il y a mes secrets, mes larmes d’enfant, mes amours, il y a ma vie.

Dans mon fond de tiroir mémoire bien rangés il y a de cases secrètes ou sont  pelle mêle lettres et photos oubliées. Dans mon fond de tiroir mémoires personne ne peut y pénétrer car je suis Seule à en posséder la clé.

Dans mon fond de tiroir mémoire un mouchoir j’ai retrouvé. Deux initiales y étaient brodées. Souvenir d’un temps passé laissé la comme abandonné exprès dans le fond de mon tiroir secret.

Ce mouchoir aux initiales E.D appartenait à maman. Pourquoi l’avoir laissé au fond de mon tiroir secret ? L’avait elle dissimuler là tout exprès parce que, de droit il me revenait ?

Ce témoignage de maman qui parle à voix basse du temps qui passe au fond de mon tiroir secret . Roberte Colonel

Ma dent de sagesse…

 

Pour écrire en prose, il faut absolument avoir quelque chose à dire.

Pour écrire en vers, ce n’est pas indispensable. (Louise Ackerman)

Voilà pourquoi de manière humoristique je vais me permettre de vous conter l’histoire de ma dent de sagesse!!

                                                                            Une dent de sagesse !

A quoi peut elle bien servir?

Si ce n’est qu à vous faire souffrir.

me croyant bien sage

moi et ma dent de sagesse

lorsqu’elle me surpris méchament

à lheure de mon  petit déjeuné

M’empêchant de manger en paix.

Mon dieu que j’étais fâchée !

 Elle s’est tant acharnée dans ma bouche 

 gâchant le meilleur

Repas de ma journée!

Mais cela ne lui suffisait pas

Il lui fallu  m’infecter d’un abcès.

Oh ! Maudite dent de sagesse

qui gonfla ma pommette.

Que t’avais je donc fais

Pour  transformer

ainsi ma pommette

En un ballon d’autruche?

Ma souffrance était t-elle

Que ne pouvant plus la supporter

Je devins une pie-grièche

Qui de force ne fallait

surtout pas approcher ,

Si non, attention  danger !

Chez un dentiste je suis allée

 De mes yeux doux je l’ai charmé, suplié

Rien ni fit sa décision était tranchée.

Il fallait l’enlevée!

 Je devais  d’urgence me plier à sa volonté

Et le laisser arracher cette vilaine dent de sagesse!

Aujourd’hui, voilà qui fait et bien fait!

(photo et poésie Roberte Colonel)

 

De l’autre coté …

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Ce soir la mer est si jolie ! La lune se mire sur l’eau salée lui donnant de jolis reflets argentés.

Il est tard et mon coeur part à la dérive en observant les vagues s’enrouler et rejoindre l’autre rive.

Est il lui aussi au bord de la mer de l’autre côté de cette immensité qui nous sépare l’un de l’autre ? As t-il lui aussi une pensée pour moi? Mon âme est si tourmentée. Peut il imaginé qu’en ce moment je vogue par de là l’horizon et que j’aimerais aller le retrouver. Le cœur y est-il pour quelque chose ? A cette folle question, suggérée peut être pour me rassurer, j’aimerais  répondre, bien que je sache qu’il ignore tout de mes pensées. Et quelle que soit ma modestie, quelque que soit le désir qui me retient de caresser une chimère, je m’autorise cependant à penser qu’il est là bas, de l’autre coté, et que quelque chose en nous, nous lie à jamais.

La mélancolie s’empare de moi et mes doigts s’attarde à dessiner sur le sable doré deux grands cercles: un pour y mettre mon passé, et l’autre pour y dessiner un point d’interrogation.

-Entre nous, ne serais tu pas embarrassé si tu savais que quelque peut je puisse t’aimais ? Les semblants de l’amour ne sont ils pas devenus préférables à l’amour même ? Un jour entendra tu mon appel ? Est-ce si absurde que de  vouloir aimer l’autre sans qu’il le sache ?

Est-ce de ma faute et jusqu’à quel point mon histoire en ceci du moins devient-elle celle de toutes les femmes !    (Roberte Colonel)   (image marieandrée.cinterblog.net)

Heureux les cœurs qui peuvent plier car ils ne seront jamais brisés.

Sont-ils si heureux que cela ?

Un cœur qui ne se brise pas, ne peut pas guérir si on ne connaît ni épreuve, ni la guérison, on n’apprend rien et si l’on apprend rien on ne change pas.

Mais les épreuves et les changements font partie de la vie.

Tous les cœurs devraient-ils êtres brisés ? (Albert Camus)

rencontre impromptue…

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Laurie avait pris l’habitude chaque semaine de se rendre dans le super marché près de chez elle. En cette fin d’après midi le ciel était doux et la route dégagée. Elle regarda sa montre. « Cinq heures déjà se dit-elle ! » Pressée, elle se dirigea vers le rayon légumes lorsqu’elle s’aperçut  qu’un homme l’ observait et cherchait à attirer son attention.  Ce fut à ce moment que leurs regards se croisèrent. Elle remarqua que ce monsieur avait déjà  ses courses dans le fond de son caddy. Cependant qu’elle n’avait pas encore commencé ses achats…

Pourtant par une étrange coïncidence ils franchirent en même temps la porte de sortie du magasin et se dirigèrent  vers le même endroit  où leurs voitures se trouvaient  être garée. … Un signe inattendu du destin, leur deux voitures se trouvaient être l’une près de l’autre ! Accomplissant les mêmes gestes pour mettre leurs courses dans le coffre , tous deux ne cessaient de s’observer à la dérobée.  

– hier encore je détestais faire les courses dit-il. 

– Ne vous justifiez pas, il en était de même pour moi dit Laurie.
Elle s’entendit dire ces mots  n’en revenait pas d’ avoir osé les prononcer. Elle se sentit rougir,  les battements de son cœur s’accélérèrent. Elle sût en cet instant, qu’il se passait quelque chose entre eux, une sorte d’attirance réciproque. 

– Si vous avez le temps peut être que nous pourrions prendre un verre ensemble c’est moi qui régale.
Elle se mit à sourire et fini par accepter. Bien sûr qu’elle avait du temps devant elle. Il l’invita à s’asseoir dans sa voiture et ils roulèrent tranquillement vers le centre de la ville. Il effleura plusieurs fois sa main pendant le parcours, puis se gara à quelques mètres du bar de façon à voir sa voiture.Dans le bar ils s’assirent l’un en face de l’autre. Une joie extraordinaire, avait  envahi Laurie. Elle pensait qu’une belle histoire était en train de naître entre eux deux.

– Je suis très heureux que vous soyez  ici avec moi dit il.

– Je ne comprends pas, que vous voulez dire ?

– Et bien que lorsque que je vous ai vue au super marché, je vous ai observée. Je ne pouvais cesser de me dire :
– Mon Dieu faite qu’elle lève les yeux sur moi ! Je ne savais comment, ni ce que je devais faire, pour attirer votre attention. J’ai fait n’importe quoi pour me faire remarquer de vous. Je me suis attardé volontairement devant quelques légumes dont je n’avais nullement besoin. Je ne faisais que passer devant vous sans trop savoir quoi acheter. Pour que mon comportement ne me trahisse pas j’ai choisi d’acheter en plus de ce que j’avais réellement  besoin, une salade et des pommes. Je ne pensais pas à mes achats trop préoccuper que j’étais à chercher votre regard.

Jo est tellement séduisant pensa t-elle comment n’aurais je pas pu le remarquer.

– Je vous ai  bien vu  tourner autour de l’étal de légumes. Cela semblait être une approche pour engager une conversation avec moi n’est-ce pas ?

-Oui c’était cela répondit il avec le sourire. Au moment où je commençais à désespérer vous avez enfin fini par me remarquer.

Laurie baissa la tête et se plongea dans la contemplation des deux verres placés sur la table devant eux. Elle répondit d’une voie à peine audible :

-Oui, moi même ai souhaité que vous,vous intéressez à moi.

Elle s’arrêta comme si elle en avait trop dit. Mais devant l’expression de Jo elle ajouta :

– Ne faites donc pas cette tête là et profitons de ce moment. Jo comprit qu’il venait de marquer un point important. Sans rien connaître de cette jeune femme il s’était senti attiré par elle.

Laurie était envoûtée par ses deux grands yeux bleus qui la dévisageait.

– Et maintenant dit elle si vous me disiez si vous avez l’habitude d’inviter des jeunes femmes  à prendre un café ? Il la regarda tendrement et n’eut pour toute réponse que de lui sourire. Elle lu dans ses yeux la même attente, le même désir, et la même certitude de ce qui les attendaient.

– Oh ! Joe, murmura t-elle. Essayez de comprendre ! Notre rencontre été si improbable qu’elle me perturbe et puis nous ne nous connaissons pas. J’ai en tête tant d’événements qui m’emprisonnent et m’empêchent d’être pleinement sereine. J’aimerais tant pouvoir en parler. 

– Je vous écoute, dit-il.

– Je suis si bouleversée de me trouver  là, à vos côtés, je vous ai suivie sans même vous connaître.

Elle lui raconta quelques événements dramatiques qui lui étaient arrivé et qui avait marqué sa vie. Joe l’écouta patiemment et lorsqu’elle eut terminé il lui dit tranquillement :

– Laurie avant que nous décidions quoi que se soit entre nous, permettez moi de vous poser une seule question.

– Oui, laquelle ?

Laurie devinait la question et une demi-heure auparavant, elle n’aurait pas su quoi lui répondre. Mais à présent à son grand étonnement, elle savait qu’elle n’hésiterait pas. Elle leva bravement la tête et rencontra le regard de Joe.

– Laurie est ce que je vous plais ? Pensez vous que vous pourriez m’aimer ?

-Oui. Sa voie était calme et claire.

Il hocha la tête, comme s’il avait connu d’avance sa réponse et qu’il n’attendait que la confirmation.

-Pas de craintes ?

– Non aucune. Vous paraissez si sûre Laurie.
– Tout à fait sûre, répondit-elle. Je ne l’étais pas quand je vous ai suivie ici, mais sitôt que je me suis assise face à vous, j’ai su que je ne serais plus jamais seule.
Il lui prit les deux mains et les enserra doucement dans les siennes. Elle voulu parler, il l’arrêta pour lui donner un doux baiser sur la joue. Ce fut une caresse paisible, douce et réconfortante, mais on sentait qu’elle recouvrait des feux cachés sur lesquels elle ne pouvait se trompait.  Lorsqu’ils reprirent la voiture elle renversa sa tête et s’appuya un instant contre son épaule. Il la regarda si intensément qu’à cet instant un désir puissant se muât en elle. Une lueur rose pâle s’attardait à l’ouest, mais au dessus d’eux, le ciel prenait déjà les teintes saphir de la nuit. Une étoile clignotait à travers les branches des saules, et un mince quartier de lune derrière les grands arbres dessinait comme la lame brillante d’un faucille. Perchée sur la cime d’un grand châtaignier, un merle chantait un chant d’amour et d’extase.

– C’est lui qui a raison dit Joe en levant les yeux. Lorsque l’on est amoureux il faut clamer la nouvelle sur les toits.
Lointain et doux, un étrange bruissement se fit entendre, traversant le ciel d’un  vol majestueux, et régulier, Laurie vit trois cygnes blancs. Leur cou tendu dessinait une parfaite ligne droite pointée vers le rougeoiement du soleil couchant, et les battements de leurs ailes étaient lents, puissants, mélodieux.

Elle suivit les cygnes du regard jusqu’à ce qu’ils disparaissent de sa vue.

– Au fur et à mesure que le bruit de leurs ailes s’éloignait dans le vent, elle sentait monter en elle un étrange sentiment.

– Où vont-ils donc demanda t-elle ?
– Ils ne vont nulle part répondit Jo, ils rentrent chez eux. Jo la prit dans ses bras, la serra contre lui et après une courte, une très courte hésitation il l’embrassa avec une infinie douceur.

Texte (Roberte Colonel) Photo internet