des lectures en partages…

 Des secrets elles en partageaient depuis toujours les lectrices de Ballavoine-Jules- Fréderic.

– Elles avaient grandies avec la littérature de leur enfance. Les contes de Charles Perrault, Gulliver, Dont Quichotte et bien sûr Robinson Crusoé avaient permis à chacune d’elle de se nourrir de mots dans un univers imaginaire, extraordinairement romanesque et aventureux. Elles aimaient à se retrouver ensemble pour échanger leurs critiques sur un livre qu’elles avaient lue. Elles avaient tant à dire sur Victor le personnage de ce livre. Cet homme plutôt prétentieux qui faisait si peu cas de l’amitié, de l’amour qu’il recevait des jeunes filles et qu’il considérait comme des êtres de peu d’intelligence éprise de pensées superficielles. Il ce demandait comment son existence libre et heureuse avait pu se transformer à ce point ? Il était cependant conscient que le coté odieux de son personnage n’était qu’une facette cachée de sa personnalité.

A l’age de l’étudiant, il s’en souvenait, tout n’était pour lui que rêves, désirs, troubles délicieux, espoirs confus, avec cette confiance au creux de l’âme qui ajoutait à ses émerveillements. Il avait choisit délibérément cette attitude déroutante qui sied si bien à sa personne qu’il devait prendre garde de continuer sur ce point et, ne pas laisser dériver son esprit vers les joies que lui procurait la rencontre toute proche qui l’enflammait de curiosité et l’effrayait dans le même temps ! Comment réagirait il ? Ne risquait il pas de se trahir, de se livrer trop vite ? Il avait rencontré pour la première fois Jeanne chez des amis communs. Au premier échange de regard il se rappela combien il lui avait était facile de la séduire. Partout dans le jardin flottait une odeur d’humus, de feuilles séchées, et de fleurs odorantes qui embaumé l’air. Il se rappela son rire, cette petite flamme qui avait brillé au coin de ses yeux lorsqu’il lui avait frôlé maladroitement le bras. Il s’engagea dans l’allée principale du jardin. Il se sentait plus calme, prêt pour cette nouvelle rencontre qui requérait de lui d’être sans masque. Cette minute il l’avait souhaité et redouté à la fois. Elle s’approcha doucement, de ses pas si léger qu’il ne l’entendit pas…- Venez donc lui dit elle.

Le regard de Jeanne ne quitta pas celui de Victor. Il admirait sa démarche aisée, libre comme une démarche de danseuse. Un moment elle disparut derrière une touffe de hautes herbes formant une haie, puis elle resurgit de nouveau dans la lumière, animant le jardin d’une vie insolite comme un jeu du soleil. Victor la suivait du regard sans bouger les paupières, avec une intensité tel, qu’il semblait ne plus pouvoir s’en détacher. (Roberte Colonel)

« Peinture de Ballavoine-Jules- Fréderic recueillie sur le blog de http://Lalitoutsimplement.com/ »

4 réflexions sur “des lectures en partages…

  1. Merci pour ces mots qui me rappellent tant mon enfance aussi. En lisant les pensées de Victor et de Jeanne, je pensais en lisant ces mots à Victor-Hugo, plus romantique, ensuite à ce livre : Orgueil et préjugés de Jane Austen, c’est amusant. 🙂 L’illustration est belle, j’aime ce genre de peinture, douce, raffinée et reposante.
    Amitiés.
    Geneviève

  2. l’entend : « La culture d’une société consiste en tout ce qu’il faut savoir ou croire pour se conduire d’une manière acceptable pour les membres de cette société… ». La communication pour lui correspondrait à ce moment de l’offrande (performance cérémonielle) et au processus permanent de mise en oeuvre des règles culturelles. Car poursuit-il, « en communiquant, nous réaffirmons à notre insu les valeurs sociétales et les nombreuses règles de conduite formelles et informelles, implicites et explicites ».

Merci pour ce commentaire.