
Le beau rêve des choses inachevées où l’on se contente de souhaiter sans oser exiger, de promettre sans donner. (Stefan Zweig)

Parfois je trouve un espace minuscule,
Si minuscule qu’il m’est possible de m’y replier entièrement.
Je reste ainsi pendant des heures,
Fuyant la gravité du réel.
Il y a toujours des mots
En veille sur les touches de mon clavier.
Par-delà les vagues sur la mer,
Vingt fois j’ai refait notre histoire.
J’aurais refait la sienne tout aussi aisément.
Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi,
M’a aidé à vivre, à sentir que je suis et qui je suis.
Le temps pose des éternités, puis, sans rien dire, les reprend.
Je pense à nos instants fugaces,
À nos vulnérabilités qui frémissaient,
Lointaines paroles, trouées de regrets
A mon beau rêve inachevé.
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