
» Je lui demandais comment elle faisait pour supporter ces déboires qui s’accrochaient à elle comme des revenants. Elle me répondait d’une voix limpide : « On fait avec. Le temps s’arrange pour rendre les choses vivables. Alors, on oublie et on se persuade que le pire est derrière soi. Bien sûr, le gouffre nous rattrape parfois et on tombe dedans. Mais curieusement, dans la chute, on éprouve une sorte de paix intérieure. On se dit c’est ainsi, et c’est tout. On pense aux gens qui souffrent et on compare nos douleurs. On supporte mieux la nôtre après. Il faut bien se mentir. On se promet de se ressaisir, de ne pas retomber dans le gouffre. Et si, pour une fois, on parvient à se retenir au bord du précipice, on trouve la force de s’en détourner. On regarde ailleurs, autre chose que soi. Et la vie reprend ses droits, avec ses hauts et ses bas. On a beau acheter ou se vendre, on est que des locataires sur terre. On ne détient pas grand-chose finalement. Et puisque rien ne dure, pourquoi s’en faire ? Quand on atteint cette logique, aussi bête soit-elle, tout devient tolérable. Et alors, on se laisse aller, et ça marche. »
Extrait de » Les anges meurent de nos blessures » de Yasmina Khadra

Ainsi va la vie
On porte en nous notre croix
Parfois lourde où plus légère
Elle est notre croix.
On se dit que demain sera meilleurs
Mais,
Demain est pire torture à peine supportable.
La vie nous prend, nous balance,
Et nous ballotte dans tous les sens.
Sans prendre gare aux embûches
On perd pied et trébuche.
Toi,
Ton mal invisible te fait mal.
Que de souffrances,
Que de sourires ont disparus de tes lèvres,
Que d’espoirs avais tu imaginés
Que d’illusions tu t’es bercé ?
Que faudrait qu’il soit
Pour y changer ta condition et
Retrouver d’infimes moments heureux ?
Enchainé à tes gongs tu suis ton chemin,
Je voulais te donné la force de combattre
Mais le ciel n’a pas entendu mes prières
Et la voleuse, la tortionnaire,
c’est emparée de ta vie emportant tes souvenirs.
Roberte Colonel le 22/09/2021