Un soir d’hiver
J’étais seule avec ma triste vie
Quand j’écrivais mon passé.
Mes pages inlassablement blanches
Les inclémentes amies de mes nuits
se noircissaient de mots tristes.
Elles me répondaient d’un ton accablé :
– Laisse tes rêves d’autrefois
Dormir aux plis de leur sueur.
Ne réveille pas leurs émois,
Pense à des choses moins amères.
Mais moi, sans discontinue
Je reprenais mon rêve
Dans mes nuits sans sommeil
Je me rappelais Combien
Il avait été difficile de l’éconduire.
Sans trêve les mêmes mots revenaient.
Quand j’avais souhaité son départ
Quand ses yeux déchirèrent la nue
C’était un soir d’ennui
Les heures s’en étaient allées très lentes
Tout avait été dit. (Roberte Colonel le 13/10/2018