Divine, tu t’amuses et danses avec le vent…

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« Le train de l’écrit passe par votre corps et le traverse. C’est de là qu’on part pour parler de ces émotions difficiles à dire, si étrangères et qui néanmoins, tout à coup, s’emparent de vous. J’ai envie d’écrire juste un passage de  mots en moi là maintenant. Des écrits que je  souhaite s’empareront de vos émotions. C’est ça l’écriture. » 

Divine, le vent dans tes cheveux défaits tu es si belle.

Tu t’amuses, tu te promènes dans les allées de la forêt, tu admires les arbres de ce bel Automne annoncé.

Tu te shootes de l’Humus qui se dégage de la mousse des bois. Ou n’est-ce pas plutôt de l’odeur de l’amanite tue-mouches aux propriétés psychotropes ? Tu avances joyeuse, tu ne vois que ses couleurs mouchetées rouge orangé. Tu n’entends plus que ce mystère qui entoure les brames des cerfs amoureux, le cri de la hulotte « nia, nia hop hu hu hue ».  Elle aimerait sans doute retenir pour quelques jours supplémentaires les feuilles des arbres qui se détachent une à une des branches des châtaigniers. Quel spectacle pour tes yeux  les feuilles qui tourbillonnent puis se séparent et s’éparpillent sur le sol.

Quelques gouttes d’eau, des larmes, quelques perles de tristesse au bout de leurs feuilles elles savent que poussé par le vent leur vie s’arrêtera sur la mousse du bois.

Divine, tu laisses sur ton passage  accrochée de si de là aux branches des arbres quelques uns de tes longs cheveux. Tu t’amuses et danses avec le vent tu es aussi légère que l’étoile filante dans le ciel. Ta beauté a séduit toute la forêt. 

Soudain un bruit vient te surprendre. Tu es inquiète. Tu observes avec appréhension d’où vient le bruit. Qui a pu te suivre à cet endroit ? Ton cœur bat très vite. Tu as peur.

Mais voilà que sans suit un brame de cerf!   Majestueux il semble ne pas te voir. Il ne te regarde pas. Le temps lui est compté. A cet heure il n’a qu’un seul désir celui d’aller faire la cour à sa biche.  L’Amour, l’Amour puissant, la Volupté féconde. (Texte Roberte Colonel le 07/10/2018)

 Les cerfs

Aux vapeurs du matin, sous les fauves ramures 
Que le vent automnal emplit de longs murmures, 
Les rivaux, les deux cerfs luttent dans les halliers : 
Depuis l’heure du soir où leur fureur errante 
Les entraîna tous deux vers la biche odorante, 
Ils se frappent l’un l’autre à grands coups d’andouillers. 

Suants, fumants, en feu, quant vint l’aube incertaine, 
Tous deux sont allés boire ensemble à la fontaine, 
Puis d’un choc plus terrible ils ont mêlé leurs bois. 
Leurs bonds dans les taillis font le bruit de la grêle 
Ils halètent, ils sont fourbus, leur jarret grêle 
Flageole du frisson de leurs prochains abois. 

Et cependant, tranquille et sa robe lustrée, 
La biche au ventre clair, la bête désirée 
Attend; ses jeunes dents mordent les arbrisseaux; 
Elle écoute passer les souffles et les râles; 
Et, tiède dans le vent, la fauve odeur des mâles 
D’un prompt frémissement effleure ses naseaux. 

Enfin l’un des deux cerfs, celui que la Nature 
Arma trop faiblement pour la lutte future, 
S’abat, le ventre ouvert, écumant et sanglant. 
L’oeil terne, il a léché sa mâchoire brisée; 
Et la mort vient déjà, dans l’aube et la rosée. 
Apaiser par degrés son poitrail pantelant. 

Douce aux destins nouveaux, son âme végétale 
Se disperse aisément dans la forêt natale ; 
L’universelle vie accueille ses esprits : 
Il redonne à la terre, aux vents aromatiques. 
Aux chênes, aux sapins, ses nourriciers antiques. 
Aux fontaines, aux fleurs, tout ce qu’il leur a pris. 

Telle est la guerre au sein des forêts maternelles. 
Qu’elle ne trouble point nos sereines prunelles : 
Ce cerf vécut et meurt selon de bonnes lois, 
Car son âme confuse et vaguement ravie 
A dans les jours de paix goûté la douce vie; 
Son âme s’est complu, muette, au sein des bois. 

Au sein des bois sacrés, le temps coule limpide, 
La peur est ignorée et la mort est rapide ; 
Aucun être n’existe ou ne périt en vain. 
Et le vainqueur sanglant qui brame à la lumière. 
Et que suit désormais la biche douce et fière, 
A les reins et le cœur bons pour l’œuvre divin. 

L’Amour, l’Amour puissant, la Volupté féconde. 
Voilà le dieu qui crée incessamment le monde. 
Le père de la vie et des destins futurs ! 
C’est par l’Amour fatal, par ses luttes cruelles. 
Que l’univers s’anime en des formes plus belles. 
S’achève et se connaît en des esprits plus purs. ( Anatole France)

16 réflexions sur “Divine, tu t’amuses et danses avec le vent…

      1. Bonjour effectivement ce spectacle je l’ai vécu en l’écrivant mes yeux étaient éblouis par l’image de cette belle Divine Bonne journée a vous
        Amitié

    1. Merci Pat ce billet me trottait dans la tête depuis quelques jours je me suis fait plaisir.
      J’apprécie que tu sois passée me lire.
      Bonne soirée.
      Bisous Patricia

  1. Bonjour Roberte,
    Comme il est agréable de vous lire ce matin Roberte, votre sensibilité remplit ce texte de belles émotions qui me transpercent. Vous avez un vrai talent, est une belle humilité, cela est tout à votre honneur Roberte, ne changer rien.
    Belle semaine à vous Roberte, à bientôt avec plaisir 🙂

  2. Bonjour Fanfan je suis touchée par vos mots merci beaucoup. Mes écrits sont spontanés et imagés ils sont mon plaisir de chaque jours. Sans eux surement que ma vie n’aurait pas de si belles couleurs.
    Je vous souhaite un très bon après midi Fanfan.

Merci pour ce commentaire.

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