J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.

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Beau texte de la littérature française : Robert Desnos

J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant
et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix
qui m’est chère ?

J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre, à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années, je deviendrais une ombre sans doute.
O balances sentimentales.

J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille.
Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venus.

J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme qu’il ne me reste plus peut-être, et pourtant, qu’à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l’ombre qui se promène et se promènera allégrement sur le cadran solaire de ta vie.

Un vrai plaisir que de revisiter de beaux textes de la littérature Française.

 

 

22 réflexions sur “J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.

    1. Bonsoir Marie et merci pour ton commentaire.
      C’est toujours intéressant de ce se replonger dans les écrits de nos grands auteur.
      Tous mes voeux de santé pour ton mari.
      Bonne soirée.
      Bisous michèle.

    1. . Bonsoir
      J’avais un peu perdu l’habitude de partager a mes lecteurs c’est talentueux poètes des siècles précédents mais je vais y revenir.
      Bonne soirée a vous.

      1. Marieliane, te rappelles tu ce poème de Louis Aragon , chanté par Ferrat, « Complainte De Robert Le Diable « ….. quelle émotion :
        « Je pense à toi Desnos qui parti de Compiègne
        Comme un soir en dormant tu nous en fis récit
        Accomplir jusqu’au bout ta propre prophétie
        Là-bas où le destin de notre siècle saigne »

  1. Rêve solitaire d’une âme solitaire. Quelle prouesse pour ce grand poète qui a su donner de la matière au rien qui l’habite.
    Excellent choix de texte Roberte. Bon week-End.

  2. Bonjour Roberte,
    Effectivement c’est très agréable de revisiter ces textes et de les partager, celui-ci je ne le connaissais pas. Il y a tant de merveilles, qu’il est bien difficile d’y avoir accès en intégralité 😉
    Merci pour ce partage Roberte, excellent dimanche à vous ! 🙂

Merci pour ce commentaire.

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