La déchirure…

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Bouleversée par un passé qui n’est plus, Marie à poser délicatement leurs mots, leurs histoires sur les vagues bleu de la mer. Le vent se chargera de les faires naviguer jusqu’à lui sur  l’autre rive, de l’autre coté. Elle regarde les flots  emporter un a un leurs souvenirs. Quelques larmes s’échappent de ses yeux, roulent sur ses joues, sur ses lèvres. Elle savait que leur histoire était folie. Absorbée par le roulis sans fin elle pense à tous ces mots, à l’histoire si belle qu’elle venait de traverser pendant des mois en sa compagnie, à toutes les images qu’elle avait conservées de lui. Marie aurait aimé en garder la trace ailleurs que dans sa mémoire. Tous ces mots elle ne les écrira plus jamais. Augustin ne la comprend plus. Leurs échanges sont définitivement rompus. Elle sait maintenant que sans lui, elle ne sera pas bien. Elle doit s’abandonner à une autre vie,  à tout ce quelle s’était empêchée de vivre, retenue par une sorte de peur qui peu à peu prends moins de place. Cet amour qui était arrivé par des chemins détourné est terminé. Il en est ainsi. Elle doit se résoudre à faire le deuil de cet amour improbable, de cette relation insensée.

Surtout ne pas se retourner, souffrir en silence et ne rien oublier.

L’espace d’un instant, le temps se fige autour de Marie. Les roulis de la mer, l’ombre d’un nuage qui filtre sur le sable, le chant d’un oiseau au loin… toutes ses sentions l’assaillent comme dans un rêve ou l’espace et le temps n’a ni substance, ni réalité. Augustin lui a dit : « le roman d’amour entre nous c’est de l’histoire ancienne définitivement close. »

Marie cligne des yeux, secoue légèrement la tête comme pour retrouver ses esprits. A présent, ce tableau idyllique lui semble faux, le simple fruit de son imagination, le songe d’un jour de pluie au printemps, qui ce termine dans la déchirure.  Roberte Colonel

Ce passage termine une nouvelle à paraître écrite à quatres mains avec Charef Berkani. (photo par Jeanmarc)