En cette fin d’été, Marie contemplait le doux roulis des vagues. Assise au bord de la mer elle a ouvert un livre. Mais elle ne le lit pas. Plongée dans sa rêverie elle tente de se faire une raison. Et se faire une raison quand on cherche les raisons lui semble une tâche bien compliquée. D’ailleurs, elle a toujours trouvé curieux cette idée de se faire une raison là où aucune raison ne lui semble valable. Pour qu’elle raison devrait elle alors se soucier de ce qui pourrait se produire demain alors qu’aujourd’hui lui semble si parfait. Elle ne savait pas s’il l’aimait le saurait elle jamais ? Ce qui lui arrivait, elle ne l’avait pas espéré. Est-ce si ridicule d’aimer à son âge ? Elle souriait et ce sourire la rendait heureuse. Elle s’était jurer de ne plus jamais aimé mais lorsqu’il était apparu dan sa vie il lui a avait fait oublié toutes ces résolutions. Elle se moquait bien de ce qu’on pourrait penser d’elle lorsque l’on apprendrait son attachement pour cet homme brillant si différent d’elle. Pour tout dire, elle se moquait bien que Dieu existe ou non, qu’il la juge où non, et tout en faisant couler le sable entre ses doigts, une subite rougeur colora ses joues. Elle s’était tournée vers les vagues, le sourire plus léger, plus tremblant, comme l’affleurement d’une émotion à la fois tendre et charnelle en pensant qu’elle était amoureuse. Tandis qu’elle tentait de serrer sa pensée au plus près elle savait que rien ni personne la retiendrait d’aimer cet homme. Elle n’y pouvait rien. Et rien non plus ne lui paraissait inimaginable. Son regard ce fit mélancolique en suivant les vagues venues s’échouer près de ses pieds. Elle soupira, ferma les yeux et sourit de nouveau, non sans une certaine malice et la même tentation de son désir de lui s’empara de son corps. (Texte RoberteColonel) (peiture André.Deymonaz.)