« Écrire à quelqu’un est la seule manière de l’attendre sans se faire de mal. » [Alessandro Baricco]
Chaque toile ouvre sur des histoires que je peux raconter ou inventer. Et quand je croirais avoir tout dit, une autre histoire se glissera à nouveau sur la page de mon manuscrit. Et la vie ne sera pas triste ? Facile, quand on passe sa vie à fabriquer des histoires, Facile, quand on a une imagination comme la mienne, de voir des indices à partir de détails non concluants ou significatifs. Facile, je vous dis. Et quel bonheur que de constater que d’un secret peut naître une histoire qui me porte à imaginer son déroulement.
À quoi rêve Marie penchée sur sa page blanche? Aux rendez-vous manqués ? Aux personnages qui ont croisé sa vie se jouant de ses sentiments ? À ceux qui lui ont menti plus d’une fois ? Aux eaux troubles desquelles elle est sortie parfois perturbée ?
À quoi rêve-t-elle ? Rêve-t-elle vraiment aux blessures dont on ne guérit jamais vraiment tout à fait ou se laisse-t-elle bercer par d’heureux souvenirs qui prennent le pas sur tout le reste ?
Je l’imagine triste, et pourtant sereine. On peut par moments être triste et heureux, l’un n’empêchant pas l’autre. Aux errances et aux quêtes effrénées, elle a choisi dans l’absence sa destinée. Et, dans le creux douillet de ses propres bras pour endormir la douleur, l’écriture d’un livre comme refuge. Il est là son bonheur, au moins pour ce soir. Demain, il y aura des sourires à nouveau. Elle aura levé l’ancre de l’eau grise où il lui fallait passer quelques heures pour apprécier à nouveau la beauté du monde. Elle lui a promis d’écrire, souvent. Elle le fera. Ce ne sera jamais une obligation. Il n’y a pas d’obligation entre eux. Que du bonheur, que du partage. Elle lui racontera la couleur du ciel, l’oiseau sur la branche, l’odeur du café, une fleur dont elle ne connaît pas le nom. Elle lui parlera de ces endroits où ils iront sans doute un jour.
Comme elle est belle, comme elle est belle, tandis qu’elle lui écrit. Mais n’est-elle pas d’une certaine façon en train d’attendre ? D’attendre une réponse, d’espérer une réponse?… Mais tout cela est tellement agréable, ce jeu de se redécouvrir. Et cette attente n’est pas douloureuse, mais stimulante. Elle n’attend plus quelqu’un, elle attend une lettre. Qui arrivera quand elle arrivera. Il n’y a pas d’urgence en elle. Juste un peu de curiosité.
Oui demain, elle verra revenir le soleil dans sa vie parce ce soir je l’imagine ainsi Marie. (Roberte Colonel) Peinture Mark Selter.
Quelle belle imagination et une telle douce tendresse dans vos mots…
Merci, Roberte et belle journée
Merci Elisabeth votre commentaire me touche. L’imaginaire c’est un peu mon monde à moi. C’est aussi mon refuge lorsque mes jours sont un peu gris.
Amitié sincère a vous. Roberte.
Merci de partager ce beau refuge avec nous et douce journée, Roberte
Merci à vous de venir me lire aussi régulièrement. Je vous souhaite une très belle journée Elisabeth. Amitiés
Oh ! Roberte, c’est vraiment magnifique, que ton texte et si agréable à parcourir !
Bon mercredi tout entier !
Bisous♥
Merci Colette pou le compliment. Je prends plaisir en effets a imaginer ce que me raconte cette toile…. Que du bonheur de tracer mes mots pour vous. Bonne journée Colette. Bisous.
vraiment très beau ce texte